
Les joies de la maternité
Lorsque l’on devient mère, on partage tout avec son bébé.
On partage les câlins, les fou-rires, les bains, les repas mais aussi les cacas, les pleurs, les nuits amputées et autres réjouissances.
Toutes les mamans vous le diront, avoir un enfant, c’est comme entrer en fusion avec lui.
Ce jour-là, je suis quand même allée très loin dans le partage et la fusion.
Comme tous les après-midis, nous nous baladions au parc pour profiter de la douceur de ce printemps précoce.
Épanouie comme jamais, je promenais ma fille dans sa poussette qui, gazouillant à qui mieux mieux, attendrissait tous les passants que nous croisions.
Arriva l’heure du goûter.
Nous nous installâmes sur un banc à l’ombre de grands châtaigniers et j’attrapai la compote que je destinais à ma fille.
D’une main incertaine, elle porta la cuillère à la bouche : une cuillerée pour maman, une cuillerée pour papa, une autre pour papy, mamie, tatie, le cousin, la cousine, même la voisine ! Toute la famille élargie y passa : ma fille est une goulue et la compote trépassa rapidement.
Au moment où je lui proposai un biscuit, je constatai qu’elle avait raté sa bouche plus d’une fois et qu’une longue coulée de compote maculait son bavoir.
On n’aime pas gâcher dans la famille.
J’attrapai donc la cuillère pour récupérer la compote et l’enfourner dans ma bouche.
Sauf que ce n’était pas de la compote.
Rectification : ce n’était plus de la compote. C’était une mixture plus ou moins prédigérée par son petit estomac.
Je me suis pétrifiée sur place, la bouche pleine.
J’avale, j’avale pas ? Je n’avais même pas d’essuie-tout avec moi. Et je ne pouvais décemment pas cracher.
J’ai donc avalé.
Eh oui, quand on devient maman, on partage tout avec son enfant. Y compris son vomi.
Photo de Myriam Zilles
Blablas d’enfants # 6
Blablas d’enfants #6
Vous aimerez aussi

Le Brookie : le meilleur gâteau du monde (recette inside !)
10 mai 2020
Année 2020, je t’aime, moi non plus
31 décembre 2020
2 commentaires
Le monstrothécaire
Eh bien. Normalement ça fonctionne dans l’autre sens… Chez les goélands, les poussins se nourrissent des régurgitations des parents. Aurais-tu du sang d’ovipare dans les veines ? (ailes ? plumes ?)
Sans ça, la fusion, ça a des limites quand même. Faut vraiment être une mère pour tolérer ça. =p
Emma
Je dois être une Goélande contrariée ^^